Une nouvelle réunion s’est tenue hier matin à l’Agence régionale de santé (ARS) à Nancy. Des élus de l’arrondissement, des représentants syndicaux (FO-CGT-CFDT) et des médecins de l’hôpital de Mont-Saint-Martin ont été reçus par la direction. Le point a été fait sur la situation économique du groupe Alpha Santé, qui cumule les déficits. Les débats ont duré deux heures.

En l’absence du député Eckert, retenu à Paris et qui a rencontré sur ce point le ministre de la Santé, le député suppléant Jean-Marc Fournel a rappelé que la pérennité des structures médicales d’Alpha Santé intéresse une population de 120 000 habitants sur le Pays-Haut. « Avec l’ARS, nous avons vu la nécessité de maintenir cette offre de soins », expliquait-il au sortir de la réunion.

L’administrateur provisoire sera en fonction le 1 ^er décembre. Il est nommé par l’ARS et le préfet de région pour un délai d’observation de trois mois. Lors de cette réunion à Nancy, le versement d’une trésorerie immédiate de 4 M€ pour le groupe a été confirmé, assurant la pérennité financière pour trois mois. Ce qui devrait permettre d’éviter le dépôt de bilan.

« Le travail se profile sur trois plans : la recherche de propositions de restructuration du groupe, la recherche de coopération (public ou privé) et l’adossement (partenariat). Le maintien du groupe Alpha Santé serait la meilleure solution », précise Serge De Carli, maire de Mont-Saint-Martin et conseiller général, qui menait la délégation.

Pour Jean-Marc Fournel, la restructuration d’Alpha Santé passera par une coopération avec les autres établissements de santé et notamment son adossement à des hôpitaux transfrontaliers. Une coopération existe déjà mais « pas équilibrée », regrette pour sa part le maire de Mont-Saint-Martin, qui souhaite que « l’ARS joue de tout son poids » dans ce cadre.

Il a été redit qu’Alpha Santé Mont-Saint-Martin manquait de médecins et de personnels soignants. Ce constat est partagé. D’ailleurs, « même si demain on a un bel outil, comment faire pour que les médecins et les infirmiers restent au service de la population du bassin et ne partent pas au Luxembourg » ? s’interroge Serge De Carli.

Circonspect. Tel est l’adjectif final choisi par Serge De Carli, qui met en avant « les atouts » du nord meurthe-et-mosellan, même s’il reconnaît les difficultés. Ainsi, « c’est le seul territoire de Lorraine qui gagne de la population. Le directeur de l’ARS a été attentif à cela », apprécie l’élu, qui a retenu de cette rencontre qu’actuellement, « dans la politique générale en France, le service public hospitalier n’existe plus mais le service public existe toujours, porté par le public et le privé ». Un hôpital, des outils de santé de qualité sont des outils d’attractivité sur un territoire. Les élus ne veulent pas perdre ce service dont la population a besoin.