Alpha Santé la vision coté Mont Saint Martin, article du Républicain Lorrain.
Interrogations, suggestions, remarques et commentaires… L’administrateur provisoire d’Alpha Santé aura de la matière si on en croit les propos recueillis, avant sa nomination, auprès des élus et syndicats.
Lors d’une permanence du député Christian Eckert, le syndicat CFDT est venu s’exprimer sur l’obligation d’être « unis » pour sortir de la crise qui mine Alpha Santé. Photo Étienne JAMINET.
Dans les semaines qui viennent, Bruno Heinry, fraîchement nommé administrateur provisoire d’Alpha Santé, va rencontrer chaque maillon du groupe. Des rendez-vous attendus avec impatience et qui, quelques jours avant sa nomination, soulevaient des interrogations légitimes ainsi que des pistes de réflexions à lui soumettre. Ainsi, à la permanence du député Christian Eckert, à Longwy, la CFDT est venue échanger avec le politique. « Nous voulons l’arrêt de la polémique. Notre objectif à tous doit être le travail à faire. Notre rôle, en tant que syndicat, est de défendre les salariés. Et pour cela, nous prônons l’unité », ont affirmé à la sortie les membres présents.
Il n’empêche qu’en faisant le constat de la situation, l’unité est parfois quelque peu égratignée. « En Moselle, on entend : tout est la faute de Mont-Saint-Martin. Le gestionnaire, le président, l’ARS et les chiffres le disent : ce n’est pas vrai. Mais les équipes médicales d’Hayange ne semblent pas jouer le jeu quand il s’agit de combler le déficit de médecins de Mont-Saint-Martin », a-t-on pu entendre lors des discussions où il a été souligné la nécessité « de résoudre les problèmes organisationnels et relationnels ».
Dans les points positifs, le député a appuyé sur la position de l’ARS, qui « reconnaît le besoin en offre de soins dans le bassin. Ce qui n’est pas le cas d’Hayange. Aujourd’hui, à Mont-Saint-Martin, on a récupéré les 70 % de fuite de la patientèle subie il y a quelques années ». Christian Eckert a aussi tordu le cou aux rumeurs insistantes qui affirment que tout était joué dès le rachat. « On entend que la direction avait prévu la fermeture d’Hayange au profit de Mont-Saint-Martin. Je n’ai jamais entendu ce genre de discours lors des rencontres avec la direction ou l’ARS », a-t-il insisté.
Quant à l’avenir de la structure, député et syndicalistes ont évoqué ensemble le transfrontalier : « A Arlon, il reste des capacités d’accueil et ils ont des médecins. Qui ne sont pas payés comme chez nous, mais à l’acte, et ils n’en font pas assez ». Quid des difficultés administratives entre pays ? La réponse viendra peut-être de l’administrateur provisoire.
Mais le transfrontalier est décidément la piste la plus prisée pour sortir de la crise. Ainsi, peu après cette rencontre, c’est Édouard Jacque, maire de Longwy, qui a tenu à s’exprimer en sa faveur. « L’étape préalable est un système multisites, dans un premier temps, il faut organiser la complémentarité. Adjoindre les moyens du Nord Lorrain à ceux du Sud Luxembourg et de la Belgique. Ne pas raisonner en terme de géolocalisation, car c’est un facteur d’échec. La question n’est pas quelle commune doit avoir ou garder un hôpital, mais quel lieu est situé à proximité du plus grand nombre. L’intérêt pour les gens est de pouvoir se rendre dans les délais les plus brefs là où ils peuvent recevoir des soins. On va voir avec l’administrateur, mais un plan social ou une réorganisation, peu importe comment on va nommer cela, la question est : cette solution sera-t-elle suffisante pour préserver l’autonomie d’Alpha Santé ?
Mont-Saint-Martin n’a pas la taille critique pour garder une permanence de soins. La coopération existe mais elle reste marginale, il faut aller plus loin. La vitesse est un élément de réussite. Personne ne nous attend, surtout pas ceux qui projettent un hôpital à l’échelle du sillon lorrain. Il faut passer à l’offensive. Que l’on cesse de klaxonner en allant droit vers le mur. »