L’ambiance était électrique hier au tribunal correctionnel de Thionville. Électrique comme les relations entre voisins d’un quartier populaire d’Algrange où une rixe a éclaté dans la nuit du 28 au 29 août. Yanis Biehh, 19 ans, a reconnu être l’auteur du coup de couteau qui a grièvement blessé à l’abdomen un lointain cousin dont le pronostic vital n’est plus engagé.

« C’était de la légitime défense », a-t-il avancé arguant du fait que la victime était, quant à elle, armée d’un pied de biche. « J’ai eu peur de mourir, j’ai saisi le couteau qui était dans ma poche arrière et j’ai frappé droit devant. » Une version corroborée par les deux co-prévenus qui se tenaient à quelques mètres de là et qui étaient eux-mêmes en possession d’un couteau de cuisine « au cas où ça dégénère », a précisé le plus âgé.

« Ce qui s’est passé là est la conséquence d’une situation antérieure qui s’est pérennisée », a résumé l’avocat de la défense.

Chauffés par deux mois d’échanges vifs, très vifs même, chaque soir à l’heure de la promenade de leurs chiens respectifs, les deux "camps" menaient une guerre ouverte à coup d’insultes et de menaces de mort sur fond de dépôt de plainte.

Dans cette histoire, il n’y a ni méchants ni gentils puisque la famille de la victime connue pour « sa main mise sur le quartier » fait tout de même l’objet de 39 plaintes émanant du voisinage…

Après avoir délibéré, le tribunal a condamné deux des prévenus à 500 euros d’amende et l’auteur du coup de couteau, Yanis Biehl, à 18 mois de prison ferme avec maintien en détention et révocation intégrale du sursis de quatre mois, héritage d’une peine précédente.

C. R.