Ce matin, à l’occasion du Comité Central d’Entreprise d’ArcelorMittal France, le couperet est tombé et les annonces sont encore pires que ce nous imaginions pour le site sidérurgique intégré de Hayange à Florange en passant par Serémange-Erzange et Rombas.
C’est en effet un nouveau coup de tonnerre dans le ciel économique lorrain puisque non seulement le nombre de salariés concernés (629) par la fermeture de la filière liquide est plus élevé que prévu (500) mais de surcroit les annonces sont pessimistes à court terme pour le packaging. Un comité européen traitera d’ailleurs de ce sujet demain à Luxembourg et les organisations syndicales craignent que, là encore, le groupe ArcelorMittal ne prenne des décisions radicales et dramatiques pour l’emploi et les outils de production.
Si les salariés et leurs représentants, qui se battent depuis plus de 14 mois pour la défense des outils de production et des emplois désormais, sont abattus, nous, élus locaux et parlementaires, le sommes tout autant. Le cynisme du leader mondial de la production d’acier est tel que l’on ne peut absolument plus lui faire confiance. Ce sentiment est d’autant plus fort que s’agissant des investissements de confortement de la filière froide évoqué par le Ministre du Redressement Productif lors de sa venue à Florange jeudi dernier, rien n’est réellement dit dans le communiqué officiel du groupe. On est malheureusement dans le flou là où on est, pour le moins, en droit d’attendre de la précision.
ArcelorMittal dans sa communication annonce par ailleurs accepter la proposition du Gouvernement français de rechercher un repreneur pour la filière liquide en y incluant la cokerie et indique, toujours aussi cyniquement, donner 60 jours à l’Etat pour y parvenir. Disons-le, une bien maigre concession par rapport à ce qui a été fait pour d’autres sites, en particulier à Liège en Belgique où le Gouvernement wallon n’a rien obtenu.
Pour notre part, nous demandons au Gouvernement français de tenir bon face à l’arrogance d’ArcelorMittal, de poursuivre son bras de fer dans l’intérêt des salariés, des territoires et de leurs populations. La recherche d’un repreneur ne doit pas être une fin en soi et nous savons qu’elle sera d’ailleurs particulièrement difficile. Il est impératif que l’Etat Français exige des contreparties importantes et significatives pour la filière froide afin de la pérenniser car elle est aujourd’hui, de fait, fragilisée par sa coupure avec la filière liquide. Chacun à notre niveau, en tant que Parlementaires, Président de Région ou Président d’Intercommunalité, nous accompagnerons le Gouvernement et les organisations syndicales pour les aider dans ce nouveau rapport de force qui s’engage désormais !
Michel LIEBGOTT (député et maire de Fameck),
Jean-Pierre MASSERET (Président de la Région Lorraine),
Philippe TARILLON (Maire de Florange, président de la communauté d’agglomération du Val de Fensch),
Jean-Marc TODESCHINI (Sénateur de la Moselle, Premier questeur du Sénat).